Oeuvres en chantier - La fuite au paradis de Michel Khleifi
Reportage réalisé en 1998.
La Fuite au Paradis est la première pièce de théâtre mise en scène par le cinéaste belgo-palestinien Michel Khleifi et ce, à l'occasion du Kunsten Festival des arts en mai 98.
Un retour aux sources, si l'on songe qu'en 1977, c'est avec un diplôme de théâtre que Khleifi est sorti de l'Insas.
Mais qu'est-ce que La Fuite au Paradis?
Pour l'aspect légendaire, depuis le moment où Adam et Eve furent chassés du Paradis terrestre, le destin de l'homme est travaillé par l'idée du retour ou de l'éternelle réconciliation. Aspiration qui prendra des figures différentes tout au long de l'histoire humaine.
La Fuite au Paradis, c'est dès lors l'exode volontaire de tout homme confronté dans son pays à une situation d'oppression : misère, dictature, guerre, exclusions et persécutions diverses...
Fuite habitée par l'espoir de trouver sa place dans un monde meilleur; fascination mythique pour le monde occidental... le paradis se révélera être un enfer.
Mais La Fuite au Paradis n'est pas une énième pièce seulement articulée autour des pénibles réalités de l'immigration. En effet, Khleifi a voulu aborder cette question par un autre biais. En montrant tout d'abord le caractère complètement artificiel de la notion de frontières. L'histoire du XXe siècle seule suffit à montrer le caractère mouvant et aléatoire de ces limites, essentiellement issues de stratégies politiques. Il n'y a pas création d'entité ou rassemblement de gens sans exclusion parallèle d'autres gens.
Ensuite parce que le mouvement des populations est précisément ce qui constitue la richesse des civilisations humaines. En ce sens, le mélange et la confrontation dynamique des êtres tend bien plus à l'universalité de la culture qu'un repli sur certains particularismes.
Il conviendrait donc de redécouvrir notre propre étrangeté.
Quant à l'exil !?
Le terme renvoi à l'opposition dedans-dehors, que nous ressentons comme appartenance ou non à une entité, un groupe, etc. Mais, selon une approche socio-politique, les exils sont légions dans notre environnement. Ainsi de l'exil des personnes âgées, déportées hors de la vie dans des homes pour vieillards; ainsi également des expériences de solitude extrême vécues dans l'inhumanité de nos grandes villes...
La Fuite au Paradis est un travail de création collective, où les formes d'expressions adéquates se trouvent à mesure que se définit le contenu. Pour ce faire, Michel Khleifi s'est entouré de collaborateurs de talent : l'auteur dramatique Leyla Nabulsi, qui l'a aidé tout au long de l'écriture de la pièce et pendant les répétitions; Christian Baggen à l'assistanat à la mise en scène; Dominique Duszynski pour ce qui est de la dimension chorégraphique, car le mouvement est, dans la pièce, le vecteur essentiel des thèmes abordés. Enfin, les comédiens -réinventés en fonction de leur histoire personnelle-, ont tous participé à l'écriture.
Oeuvres en chantier a suivi pas à pas le montage de cette aventure théâtrale et humaine.
Oeuvres en chantier - La fuite au paradis de Michel Khleifi
Reportage réalisé en 1998.
La Fuite au Paradis est la première pièce de théâtre mise en scène par le cinéaste belgo-palestinien Michel Khleifi et ce, à l'occasion du Kunsten Festival des arts en mai 98.
Un retour aux sources, si l'on songe qu'en 1977, c'est avec un diplôme de théâtre que Khleifi est sorti de l'Insas.
Mais qu'est-ce que La Fuite au Paradis?
Pour l'aspect légendaire, depuis le moment où Adam et Eve furent chassés du Paradis terrestre, le destin de l'homme est travaillé par l'idée du retour ou de l'éternelle réconciliation. Aspiration qui prendra des figures différentes tout au long de l'histoire humaine.
La Fuite au Paradis, c'est dès lors l'exode volontaire de tout homme confronté dans son pays à une situation d'oppression : misère, dictature, guerre, exclusions et persécutions diverses...
Fuite habitée par l'espoir de trouver sa place dans un monde meilleur; fascination mythique pour le monde occidental... le paradis se révélera être un enfer.
Mais La Fuite au Paradis n'est pas une énième pièce seulement articulée autour des pénibles réalités de l'immigration. En effet, Khleifi a voulu aborder cette question par un autre biais. En montrant tout d'abord le caractère complètement artificiel de la notion de frontières. L'histoire du XXe siècle seule suffit à montrer le caractère mouvant et aléatoire de ces limites, essentiellement issues de stratégies politiques. Il n'y a pas création d'entité ou rassemblement de gens sans exclusion parallèle d'autres gens.
Ensuite parce que le mouvement des populations est précisément ce qui constitue la richesse des civilisations humaines. En ce sens, le mélange et la confrontation dynamique des êtres tend bien plus à l'universalité de la culture qu'un repli sur certains particularismes.
Il conviendrait donc de redécouvrir notre propre étrangeté.
Quant à l'exil !?
Le terme renvoi à l'opposition dedans-dehors, que nous ressentons comme appartenance ou non à une entité, un groupe, etc. Mais, selon une approche socio-politique, les exils sont légions dans notre environnement. Ainsi de l'exil des personnes âgées, déportées hors de la vie dans des homes pour vieillards; ainsi également des expériences de solitude extrême vécues dans l'inhumanité de nos grandes villes...
La Fuite au Paradis est un travail de création collective, où les formes d'expressions adéquates se trouvent à mesure que se définit le contenu. Pour ce faire, Michel Khleifi s'est entouré de collaborateurs de talent : l'auteur dramatique Leyla Nabulsi, qui l'a aidé tout au long de l'écriture de la pièce et pendant les répétitions; Christian Baggen à l'assistanat à la mise en scène; Dominique Duszynski pour ce qui est de la dimension chorégraphique, car le mouvement est, dans la pièce, le vecteur essentiel des thèmes abordés. Enfin, les comédiens -réinventés en fonction de leur histoire personnelle-, ont tous participé à l'écriture.
Oeuvres en chantier a suivi pas à pas le montage de cette aventure théâtrale et humaine.