TV Scolaire - Jean Cocteau
1973. Portrait de Jean Cocteau, poète français, artiste aux multiples talents, graphiste, dessinateur, dramaturge et cinéaste, né le 5 juillet 1889 à Maisons-Laffitte et décédé le 11 octobre 1963 dans sa maison de Milly-la-Forêt. Ce touche-à-tout de génie, ce magicien doué de tous les talents, avait tenu le haut de l'affiche pendant plus de cinquante années, avec une jeunesse permanente qui le porta toujours à préférer le risque à la sécurité satisfaite, le scandale à la tradition, le paradoxe à la sagesse. "Un jeune homme ne doit pas acheter de valeurs sûres. Le tact dans l'audace, c'est de savoir jusqu'où on peut aller trop loin. Lorsqu'une oeuvre semble en retard sur son époque, c'est simplement que son époque est en retard sur elle". Ainsi s'exprimait, des 1918, l'ami da Picasso et de Stravinsky, le défenseur de Jean Genet et de Raymond Roussel, le coryphée du jazz et des ballets russes, du cubisme et du Groupe des Six. L'itinéraire d'un tel personnage, du Boeuf sur le Toit à l'Académie française, croise et accompagne tous les grands courants de notre époque, au prix des malentendus et des attaques dont Cocteau fut toute sa vie l'objet de la part de ceux que cette profusion déroutait. "Si je regarde autour de moi, je ne découvre que légendes où la cuiller peut tenir debout", écrira un jour le poète, car "je suis un mensonge qui dit toujours la vérité". On tenta souvent de diminuer Jean Cocteau en le traitant de jongleur ou d'illusionniste, parce qu'on se refusait de croire qu'un même homme puisse exceller dans le roman, le théâtre, le dessin, la poésie, le cinéma ou la critique. On prétendit, comme pour Oscar Wilde, qu'il avait mis son génie dans sa vie et son talent dans son oeuvre : le brillant causeur, l'éblouissent conférencier n'aurait été, selon ses ennemis, qu'un virtuose de la poudre aux yeux et un impresario de son propre reflet. Et pourtant, après sa mort, les jeunes gens qui ne l'ont pas connu se passionnent toujours pour "Les Enfants terribles", "La Machine infernale" ou "Orphée". "II faut être un homme vivant et un artiste posthume": Cocteau a magnifiquement tenu son pari.
TV Scolaire - Jean Cocteau
1973. Portrait de Jean Cocteau, poète français, artiste aux multiples talents, graphiste, dessinateur, dramaturge et cinéaste, né le 5 juillet 1889 à Maisons-Laffitte et décédé le 11 octobre 1963 dans sa maison de Milly-la-Forêt. Ce touche-à-tout de génie, ce magicien doué de tous les talents, avait tenu le haut de l'affiche pendant plus de cinquante années, avec une jeunesse permanente qui le porta toujours à préférer le risque à la sécurité satisfaite, le scandale à la tradition, le paradoxe à la sagesse. "Un jeune homme ne doit pas acheter de valeurs sûres. Le tact dans l'audace, c'est de savoir jusqu'où on peut aller trop loin. Lorsqu'une oeuvre semble en retard sur son époque, c'est simplement que son époque est en retard sur elle". Ainsi s'exprimait, des 1918, l'ami da Picasso et de Stravinsky, le défenseur de Jean Genet et de Raymond Roussel, le coryphée du jazz et des ballets russes, du cubisme et du Groupe des Six. L'itinéraire d'un tel personnage, du Boeuf sur le Toit à l'Académie française, croise et accompagne tous les grands courants de notre époque, au prix des malentendus et des attaques dont Cocteau fut toute sa vie l'objet de la part de ceux que cette profusion déroutait. "Si je regarde autour de moi, je ne découvre que légendes où la cuiller peut tenir debout", écrira un jour le poète, car "je suis un mensonge qui dit toujours la vérité". On tenta souvent de diminuer Jean Cocteau en le traitant de jongleur ou d'illusionniste, parce qu'on se refusait de croire qu'un même homme puisse exceller dans le roman, le théâtre, le dessin, la poésie, le cinéma ou la critique. On prétendit, comme pour Oscar Wilde, qu'il avait mis son génie dans sa vie et son talent dans son oeuvre : le brillant causeur, l'éblouissent conférencier n'aurait été, selon ses ennemis, qu'un virtuose de la poudre aux yeux et un impresario de son propre reflet. Et pourtant, après sa mort, les jeunes gens qui ne l'ont pas connu se passionnent toujours pour "Les Enfants terribles", "La Machine infernale" ou "Orphée". "II faut être un homme vivant et un artiste posthume": Cocteau a magnifiquement tenu son pari.