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Channel: RTBF Vidéo : archives sonuma
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Archives Sonuma

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Oeuvres en chantier - Carnet de doutes - Juan d'Oultremont Emission réalisée en 1999. L'artiste plasticien, écrivain, auteur de chansons, homme de radio, alsificateur et fondateur de la société "Oui, mais votre vrai métier c'est quoi ?", Juan d'Oultremont lit des fragments d'un "Carnet de doutes" qu'il a rédigés pendant deux années. Au fil de petits textes humoristiques, autobiographiques, sur des thèmes aussi divers que l'art, le faux, la guerre 14-18 ou le chant des oiseaux, le doute s'installe, en sons et en images. Le mouvement artistique "Cissisme International" apparaît en 1975. Pour Juan d'Oultremont (né en 1954), cela revient à profiter cyniquement de la vague conceptuelle qui consiste à "faire comme l'artiste" plutôt que de "faire de l'art". Après avoir annoncé sa mort dans la presse, il pose comme acte initial la fondation de l'association "Les Amis de Juan d'Oultremont. ASBL", dédiée à la promotion de son oeuvre d'artiste inconnu qui n'a encore rien produit. L'association se propose de donner son nom à une rue, demande sa canonisation au Vatican et offre un peu de ses cendres à de nombreux musées d'art contemporain, tant en Europe qu'aux Etats Unis Cet art de la mythologie personnelle (mythomanie ?) ne pouvait entrer dans les annales de l'histoire de l'art autrement qu'avec un suffixe en -isme (lourdement connoté), suivi de l'adjectif -International; tel un label lui conférant une reconnaissance par anticipation. Dans un premier temps, le mouvement sert donc de présentoir à des pratiques essentiellement liées à la mort, la maladie, l'enfermement et, plus généralement, révèle cette contradiction qui consiste à faire un art dont le sujet essentiel est "l'impossibilité de faire de l'art". La même contradiction se retrouve dans l'ensemble des activités de Juan d'Oultremont : romanesque, théâtrale, plastique, musicale (certaines de ses chansons se sont inscrites en bonne place au hit-parade), professorale (il est professeur à l'ERG, Bruxelles), etc. Etre Cissiste revient pour lui à être partout où on ne l'attend pas, intervenir dans tous les arts à la fois et parler des difficultés de l'art : une sorte d'art total. Quant aux moyens et matériaux employés, les cissistes utilisent la récupération et le détournement d'objets (os, cages, badges, sacs en papier...) lors d'installations ou de performances et, pour garder un lien avec l'histoire de la peinture, recyclent des images d'un réalisme impersonnel issues d'anciennes performances. Le mouvement se veut multimédia, obsessionnel, répétitif, claustrophobique, falsificateur et fortement consommateur de colle à bois ! La pratique cissiste peut être comparée à l'usage ambigu du port de lunettes de soleil. S'agit-il de se protéger du regard d'autrui ou de protéger son propre regard ? Ainsi des lunettes noires de Jacqueline Kennedy ou de Michel Polnareff qui, ayant perdu leur fonction protectrice anti-UV, finissent par représenter la quintessence d'un signe de reconnaissance (personne ne les reconnaîtrait s'ils décidaient de ne plus en porter !).

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