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Channel: RTBF Vidéo : archives sonuma
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Archives Sonuma

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Droit de cité - Cherche infirmièr(e)s... désespérément 2001. Pour la seconde fois depuis un demi-siècle, la profession d'infirmière connaît une grave pénurie, particulièrement marquée à Bruxelles. Une pénurie qui n'est pas tant due à la baisse des inscriptions dans les écoles de soins infirmiers qu'à la réticence à s'engager des infirmier(e)s fraîchement diplômé(e)s et à la désertion, totale ou partielle, d'une partie du personnel en place. Actuellement, sur les 120.000 infirmières et infirmiers diplômés, 50.000 seulement sont actifs dans la profession, et 40 % d'entre eux travaillent à temps partiel. Comment expliquer cette frilosité des nouveaux diplômés à se lancer dans une profession pour laquelle pratiquement tous affichent pourtant une passion sincère ? Comment expliquer que des soignants en place depuis de longues années soient arrivés à un tel degré d'épuisement qu'ils préfèrent mettre un terme à leur carrière ? L'équipe de "Droit de cité" a tenté de trouver des réponses à ces questions, en se concentrant sur le monde hospitalier où, de service en service, surgissent les mêmes difficultés, les mêmes frustrations, et heureusement, les mêmes consolations aussi. La première de ces difficultés est d'ordre existentiel. Toutes les infirmières, tous les infirmiers que nous avons rencontrés ont choisi ce métier d'abord par goût du contact humain, par désir de soulager la souffrance des malades et d'apporter une réponse à leur besoin de réconfort. Or aujourd'hui, la pénurie et la surcharge de travail qui en résulte sont tels que ce contact humain indispensable se raréfie au profit d'actes purement techniques et administratifs. La seconde est d'ordre intellectuel : la médecine évoluant sans cesse, les infirmier(e)s doivent effectuer des actes de plus en plus nombreux et de plus en plus spécialisés, avec de moins en moins d'effectifs. Pour répondre à la complexification des soins à prodiguer et à la multiplication des pathologies qui résultent du vieillissement de la population, le personnel soignant devrait avoir accès à une formation continue. Dans la majorité des services que nous avons visités, il n'en a ni le temps, ni les moyens. De ces deux difficultés principales découlent le sentiment de plus en plus répandu, au sein du personnel soignant, de ne pas avoir pu répondre complètement aux besoins du patient, ce qui, lentement mais sûrement, nourrit un syndrome d'échec et de dévalorisation pouvant aller jusqu'au "burn-out", ou à la dépression. Un syndrome aggravé par le fait que les infirmier(e)s ressentent un manque de considération et de valorisation tant au sein de la population qu'auprès du pouvoir politique. Ces derniers mois, ce manque de reconnaissance à l'égard des infirmier(e)s a été ressenti plus vivement encore, à la suite des mesures prises par le ministère de la santé publique pour donner accès à la profession aux kinésithérapeutes, en surnombre, et pour multiplier les catégories d'aides-soignants, ce qui, dans l'esprit du personnel en place, revient à brader la profession.

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