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Plein cadre - Les chemins de traverse
Reportage réalisé en 1991 quand pour la première fois depuis 10 ans, une équipe de la télévision avait obtenu les autorisations nécessaires pour pouvoir tourner au Zaïre. Frédéric François et Isabelle Christiaens, de la RTBF, se sont rendus à Kinshasa et ont suivi la route qui mène jusqu'au port de Matadi. Leur choix s'est porté sur le bas Zaïre, parce qu'il s'agit de la seule région que l'on puisse encore sillonner par route ou par chemin de fer. Région importante donc, puisque dernier tronçon de l'épine dorsale du Zaïre. Sur la route chaotique ou dans le train où s'entassent les gens comme du bétail, les avis convergent : la population crève de faim, les mesures d'hygiène sont précaires, les soins de santé inexistants. S'ajoutent à ces conditions de vie déplorables, des salaires beaucoup trop bas et une inflation galopante. Si la télévision et la radio n'existent pas dans les villages, le tam-tam circule pourtant : il faut que Mobutu parte. Tout ira mieux sans lui. Un petit commerce de survie (comme la vente de rats en brochettes...) s'organise entre Kinshasa et Matadi. Mais les jeunes ont d'autres ambitions et la révolte gronde. En brousse, dans la région des cannes à sucre et des élevages, même état d'esprit. La nécessité du changement se fait plus que sentir. Les jeunes enfants, après une nuit passée à même le sol, doivent marcher pendant 6 km tous les jours pour arriver jusqu'à l'école la plus proche. Lorsqu'ils grandissent, les trajets s'allongent encore. Pourtant, ce qui frappe au cours du reportage, c'est la joie de vivre de ces enfants, l'accueil souriant des adultes, qui contrastent étrangement avec la vie pénible décrite. De temps en temps, néanmoins l'inquiétude se lit dans un regard. Dans le port de Matadi, l'équipe de la RTBF a retrouvé des clandestins du Bandundu qui avaient tenté dernièrement de pénétrer en Belgique via le port d'Anvers. Renvoyés dans leur pays, ceux-ci ne se découragent pas et attendent sans doute une nouvelle opportunité pour récidiver. A travers les nombreux témoignages de ce film et les très belles images de vie quotidienne, Frédéric François et Isabelle Christiaens ont tenté de retrouver l'âme profonde du Zaïre. En collaboration de la Sonuma.