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Séance de répétition et exécution de Don Juan de Richard Strauss
Une captation réalisée depuis le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles en 1969. Michaël Gielen dirige l'Orchestre National de Belgique dans la répétition et l'exécution du "Don Juan" de Richard Strauss. C'est par son opus 20, le poème symphonique intitulé "Don Juan", que Strauss s'est révélé comme le génie musical de son époque. Un "Macbeth" en 1888 avait été le premier poème symphonique du jeune compositeur - il avait alors vingt-quatre ans. L'année suivante, "Don Juan" était mis au programme d'un concert de l'Orchestre de la Cour de Weimar par Hans de Bülow. Liszt d'abord, Berlioz et Wagner ensuite, avaient montré les possibilités du poème symphonique. Strauss, à son tour, prouve que le compositeur peut exprimer musicalement dans ce cadre très souple toutes les pensées lyriques ou narratives, descriptives ou dramatiques que lui suggèrent certains thèmes littéraires. Pour "Don Juan", un poème de Nicolas Lenau lui en fournit l'argument : on y voit un Don Juan à la recherche de son idéal féminin, à travers une succession de conquêtes qui ne lui laissent que dégoûts et regrets : ce dégoût est le démon qui s'emparera de lui. Strauss a traduit cet argument en employant trois thèmes principaux. Le premier, introduit dès le début, est tourmenté et violent : il symbolise l'inquiétude et les passions du héros. Par le second thème qui apparaît peu après, Strauss a voulu décrire la femme idéale que désire Don Juan. Enfin, un troisième motif, d'une force majestueuse, se dessine aux cors : c'est le héros lui-même dans toute sa dramatique grandeur.