Oeuvres en chantier - L'art du brut - Daniel Deltour
Emission réalisée en 1999.
Daniel Deltour, inconnu du grand public, de plus en plus remarqué par la critique spécialisée. Artiste plasticien de formation, peintre minimaliste, designer, architecte résolument "contemporain" ; peu classable. L'homme a la quarantaine, est bourru et rieur, très ours et très fin, passionné par son art, arc-bouté à son univers esthétique, original et personnel, sûr de son bon droit, généreux de son temps et de ses trouvailles, inventeur étonnant et modeste, qui ne délègue rien, n'abandonne jamais l'exécution des détails, un moraliste amoureux de la forme. Il se situe volontairement en marge des discours dominants. Il a en horreur le postmodernisme, une pratique et une notion qui masquent le fourre-tout architectural de notre fin de siècle. Des constructions traditionnelles surchargées d'une emphase décorative qui puise dans les modes du XXe siècle. Daniel Deltour a revisité la tradition moderniste des années 20 aux seventies, celle qui exprime le mieux les idéaux et la culture des avant-gardes éclairées de ces époques, qui voulaient fixer un art de bâtir en accord avec des exigences de rationalisme, d'émancipation sociale, de dépouillement, de mise en valeur des matériaux modernes. Créer un cadre de vie digne, imprégné par une esthétique fondée sur la mise en oeuvre des matériaux bruts, c'est son programme de base.
Deltour a été peintre et sculpteur. Sa conception de l'art, son minimalisme, il l'a transposé dans ses mobiliers (la salle à manger "Staline") et son architecture, en débarrassant ses créations de toute signification parasite, à la recherche d'un dépouillement intransigeant. Il y a chez lui, une fidélité au principe de l'architecture moderne, l'unité de la structure et du décor, et un côté cistercien; la beauté naît du matériau brut, nu, sculpté par le jeu des lumières et des coloris. Fidélité à l'acier, un matériau "chargé d'histoire, chaud et changeant" dont l'impression de masse est parfois détournée par la légèreté des sections et des montants. Fidélité à l'éthique du modernisme, créer des espaces de vie où l'unique richesse se confond au plaisir de vivre et d'habiter.
Deltour appartient à une génération de jeunes architectes marginalisés auxquels échappent systématiquement les grandes commandes publiques réservées, sinon monopolisées par les bureaux d'architecture, liés aux grandes entreprises immobilières et au pouvoir, et dont il faut découvrir les réalisations au hasard des rues ou des publications confidentielles.
Daniel Deltour est né le 10 septembre 1955 et décédé le 18 janvier 2010.
Oeuvres en chantier - L'art du brut - Daniel Deltour
Emission réalisée en 1999.
Daniel Deltour, inconnu du grand public, de plus en plus remarqué par la critique spécialisée. Artiste plasticien de formation, peintre minimaliste, designer, architecte résolument "contemporain" ; peu classable. L'homme a la quarantaine, est bourru et rieur, très ours et très fin, passionné par son art, arc-bouté à son univers esthétique, original et personnel, sûr de son bon droit, généreux de son temps et de ses trouvailles, inventeur étonnant et modeste, qui ne délègue rien, n'abandonne jamais l'exécution des détails, un moraliste amoureux de la forme. Il se situe volontairement en marge des discours dominants. Il a en horreur le postmodernisme, une pratique et une notion qui masquent le fourre-tout architectural de notre fin de siècle. Des constructions traditionnelles surchargées d'une emphase décorative qui puise dans les modes du XXe siècle. Daniel Deltour a revisité la tradition moderniste des années 20 aux seventies, celle qui exprime le mieux les idéaux et la culture des avant-gardes éclairées de ces époques, qui voulaient fixer un art de bâtir en accord avec des exigences de rationalisme, d'émancipation sociale, de dépouillement, de mise en valeur des matériaux modernes. Créer un cadre de vie digne, imprégné par une esthétique fondée sur la mise en oeuvre des matériaux bruts, c'est son programme de base.
Deltour a été peintre et sculpteur. Sa conception de l'art, son minimalisme, il l'a transposé dans ses mobiliers (la salle à manger "Staline") et son architecture, en débarrassant ses créations de toute signification parasite, à la recherche d'un dépouillement intransigeant. Il y a chez lui, une fidélité au principe de l'architecture moderne, l'unité de la structure et du décor, et un côté cistercien; la beauté naît du matériau brut, nu, sculpté par le jeu des lumières et des coloris. Fidélité à l'acier, un matériau "chargé d'histoire, chaud et changeant" dont l'impression de masse est parfois détournée par la légèreté des sections et des montants. Fidélité à l'éthique du modernisme, créer des espaces de vie où l'unique richesse se confond au plaisir de vivre et d'habiter.
Deltour appartient à une génération de jeunes architectes marginalisés auxquels échappent systématiquement les grandes commandes publiques réservées, sinon monopolisées par les bureaux d'architecture, liés aux grandes entreprises immobilières et au pouvoir, et dont il faut découvrir les réalisations au hasard des rues ou des publications confidentielles.
Daniel Deltour est né le 10 septembre 1955 et décédé le 18 janvier 2010.
