Actuel - Mariette
Qu'est-ce que tu fais ?, demande Mariette à son petit-fils. Je suis en train de te filmer, lui répond son petit-fils, Christophe Reyners, réalisateur.
- Quel âge as-tu ?
- Je n'en sais rien. 30 ans ?
- Tu sais où tu es ?
- Non, où suis-je ?
Filmer sa grand-mère, Mariette, Christophe Reyners l'a fait trois ans durant.
Je n'aurais jamais osé filmer une vieille femme perdant la tête, une personne en souffrance, si elle m'avait été étrangère, explique-t-il. Je connais tellement bien ma grand-mère que cela rend les choses complètement différentes. Même si c'est très dur de voir sa grand-mère perdre la tête comme cela, ne plus vraiment savoir qu'elle est votre grand-mère. En même temps, en la filmant, j'ai partagé avec elle un projet commun. Elle a vécu 60 ans aux côtés de mon grand-père. Il a voulu rester le plus longtemps possible avec elle, jusqu'au moment où il a craqué et n'a plus en d'autre choix que de la mettre dans un home. Il a mis un an avant de se décider à lui rendre visite. Cette première visite de mon grand-père à ma grand-mère, que l'on voit dans le film, est aussi la dernière : il mourra trois mois plus tard.
L'histoire de Mariette qui, à 94 ans, est toujours en bonne forme physique mais se replie de plus en plus sur elle-même, est universelle. Elle nous concerne tous.
C'est marrant, poursuit Christophe Reyners, car, quand je parle de ce reportage, tout le monde me répond qu'il a connu ça aussi. J'ai voulu que les deux aspects, sombre et positif, apparaissent : c'est à la fois terriblement démoralisant de voir ce qu'est la vie dans un home mais, en même temps, j'ai voulu montrer qu'il y avait moyen de partager quelque chose avec elle, des moments furtifs de bonheur.
Actuel - Mariette
Qu'est-ce que tu fais ?, demande Mariette à son petit-fils. Je suis en train de te filmer, lui répond son petit-fils, Christophe Reyners, réalisateur.
- Quel âge as-tu ?
- Je n'en sais rien. 30 ans ?
- Tu sais où tu es ?
- Non, où suis-je ?
Filmer sa grand-mère, Mariette, Christophe Reyners l'a fait trois ans durant.
Je n'aurais jamais osé filmer une vieille femme perdant la tête, une personne en souffrance, si elle m'avait été étrangère, explique-t-il. Je connais tellement bien ma grand-mère que cela rend les choses complètement différentes. Même si c'est très dur de voir sa grand-mère perdre la tête comme cela, ne plus vraiment savoir qu'elle est votre grand-mère. En même temps, en la filmant, j'ai partagé avec elle un projet commun. Elle a vécu 60 ans aux côtés de mon grand-père. Il a voulu rester le plus longtemps possible avec elle, jusqu'au moment où il a craqué et n'a plus en d'autre choix que de la mettre dans un home. Il a mis un an avant de se décider à lui rendre visite. Cette première visite de mon grand-père à ma grand-mère, que l'on voit dans le film, est aussi la dernière : il mourra trois mois plus tard.
L'histoire de Mariette qui, à 94 ans, est toujours en bonne forme physique mais se replie de plus en plus sur elle-même, est universelle. Elle nous concerne tous.
C'est marrant, poursuit Christophe Reyners, car, quand je parle de ce reportage, tout le monde me répond qu'il a connu ça aussi. J'ai voulu que les deux aspects, sombre et positif, apparaissent : c'est à la fois terriblement démoralisant de voir ce qu'est la vie dans un home mais, en même temps, j'ai voulu montrer qu'il y avait moyen de partager quelque chose avec elle, des moments furtifs de bonheur.