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Face au public - Les Frères Jacques
Récital des Frères Jacques, enregistré en public en 1965. Quatuor vocal français, actif depuis 1946, composé d'André Bellec, Georges Bellec, François Soubeyran et Paul Tourenne. Ils chantent : "Les mordus", "Patinage", "La pendule", "Les barbouzes", "Stanislas", "L'assommoir", "Don Léon", "La cantatrice", "Le corbeau et le renard", "Les catcheurs", "Le twist agricole" et "La Vierge Eponine". Ils sont accompagnés au piano par Pierre Philippe. Comment s'est formée cette singulière famille dont aucun membre ne s'appelle Jacques et qui ne compte que deux vrais frères : André et Georges Bellec, authentiques Bretons, les "faux frères" étant Paul Tourenne, le Parisien et François Soubeyran, le Drômois. Ils se sont rencontrés en 1944, au sein de l'Association "Travail et Culture", dont André Bellec était alors administrateur. Paul Tourenne était chargé des relations entre l'Association et les délégués des adhérents, Soubeyran, désigné pour suivre un stage, quant à Georges Bellec, élève à l'école des Beaux-Arts, il n'avait que la rue à traverser pour se joindre à eux. Naissent alors leurs premiers projets : les frères mettent au point un numéro de blues et de vieilles chansons qu'harmonise déjà celui qui sera bientôt le cinquième doigt de leur fameux gant blanc, Pierre Philippe. Des producteurs de radio s'intéressent à eux. Maurice Jacquemont, directeur du studio des Champs Elysées les engage dans "Les Gueux au Paradis" ; ils présentent en Alsace le premier spectacle français après la libération. En 1946, ils entrent dans la compagnie Grenier-Hussenot et y font la connaissance de Jean-Denis Malclès, qui dessine leur costume devenu familier : collant bicolore, chapeaux claques, gants immaculés. Ils jouent "La Parade", "Orion le Tueur", "Liliom", "Les Gaîtés de l'Escadron". Mais en même temps ils présentent leur tour de chant dans les cabarets de Paris et font l'ouverture de la fameuse "Rose Rouge" en 1948, avec un répertoire où la parodie et l'humour se disputent à la poésie, de "L'Entrecôte" à "Barbara". On pourrait établir à leur propos un Inventaire à la façon de cet autre Jacques (Prévert), dont l'interprétation humoristique leur valut en 1950 le Grand Prix du Disque et l'on dirait : un avocat, un peintre, un télégraphiste, un paysan et naturellement, le raton-laveur.