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Channel: RTBF Vidéo : archives sonuma
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Archives Sonuma

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Actuel - Retour de Boutare Pour le 10ème anniversaire du génocide d'avril 1994, ACTUEL est retourné à Butare, une ville du sud du Rwanda et y a retrouvé «Les Survivants», filmés par l'Hebdo en août 94, trois semaines à peine après la libération du pays. Le film à l'époque avait reçu le prix Politique Evènement au Festival du Scoop à Angers. Donnés en exemple de courage et de probité morale lors du procès de quatre génocidaires (eux aussi de Butare) au printemps 2001 à Bruxelles, Laurien Ntezimana, un théologien et Jérôme Mazinso, prêtre, héros de ce premier reportage, témoignent de ce qu'il faut bien qualifier de profonde résilience rwandaise. Sans négliger le devoir de mémoire, le Rwanda d'aujourd'hui a décidé de tout mettre en oeuvre pour tenter de gérer les conséquences de son effroyable passé, pour reconstruire sur les ruines. Au pays des mille collines, le mention de l'ethnie a disparu des cartes d'identité, et n'est plus synonyme d'exclusion pour l'entrée dans les écoles, les universités. Sans s'être vraiment «réconciliés» comment pourraient-ils le faire - hutus et tutsis cohabitent pacifiquement ? Dans le Rwanda d'aujourd'hui, la peur, cependant est loin d'avoir disparu : peur des survivants, qui assistent impuissants aux libérations de tueurs avérés, peur des prisonniers qui comparaissent devant les gacacas, ces tribunaux traditionnels remis à l'honneur faute d'alternative, peur de tous ceux, hommes politiques, intellectuels, simples citoyens qui osent critiquer le gouvernement, peur de ce gouvernement aussi qui craint une explosion sociale - la misère est effroyable - , redoute un coup d'état, voire au pire, un nouveau génocide. Signe de la résilience rwandaise, entre ceux qui souhaitent qu'en priorité justice soit rendue aux rescapés du génocide et ceux qui veulent que la priorité soit donnée à la réinsertion des coupables, le gouvernement rwandais penche plutôt du côté des seconds. Laurien Ntezimana est aujourd'hui en liberté surveillée. L'association qu'il animait avant le génocide pour tenter d'extirper les racines de l'ethnisme est interdite mais il affirme son espoir de voir les autorités l'autoriser à nouveau. Son ami, Jérôme Masinzo, a finalement surmonté le terrible sentiment de culpabilité qu'il éprouvait juste après le génocide. Sa survie pour lui a enfin un sens, il a une mission à remplir : la réconciliation.

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