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Channel: RTBF Vidéo : archives sonuma
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Archives Sonuma

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En toutes lettres - Jean Louvet - Au nom du père Emission réalisée en 1992. Portrait de l'écrivain belge, auteur dramatique, Jean Louvet dont le travail artistique circule entre l'histoire de la Wallonie et celle du mouvement ouvrier. Jean Louvet, professeur de français à Morlanwelz et auteur dramatique, est né en 1934 à Moustier-Sur-Sambre. Une région désarmée idéologiquement, sans présence concentrée de la classe ouvrière, à la différence des corons du pays noir. Pas de parti socialiste tout puissant, pas de solidarité, de fraternité, pas d'analyse du système capitaliste. Au début des années 40, la condition ouvrière était pourtant dramatique. La privation poussait certains à s'alimenter avec la nourriture pour les chiens. Au sein de sa famille, l'amour existait mais ne se disait pas. Le tissu affectif était mince. Ayant reçu pendant 12 ans une éducation religieuse, le jeune Louvet est pris en charge par le Baron Francis Delbecque, grâce auquel il élargit ses connaissances. Subitement le fils du mineur devenait un enfant de peuple cultivé. Ce qui ne fit que renforcer la contradiction qui était en lui : être intellectuel appartenant à la classe ouvrière. Jean Louvet raconte ne s'être jamais senti à sa place A 18 ans, il s'engage dans l'armée dans le but de se payer des études universitaires. Au fur et à mesure de sa progression intellectuelle, un sentiment étrange semble l'envahir. Plus il grimpe dans la hiérarchie du Savoir, plus l'envie de retourner en arrière pour comprendre le harcèle. C'est ainsi qu'il participe au long-métrage de Thirry Michel "Hiver 60", un film fait de bonheurs et de révoltes à partir du drame collectif de la Wallonie qui connut en 60 les plus importantes grèves de son existence. C'est en 60, d'ailleurs, que Jean Louvet fit la connaissance d'Ernest Glinne. Jean Louvet crée ensuite le Théâtre Prolétarien. Les pièces qu'il écrit, que ce soit "L'homme qui avait le soleil dans sa poche" (consacrée au député communiste liégeois Julien Lahaut, assassiné quelques jours après avoir crié "Vive la république", le jour du serment d'investiture de Roi Baudoin), "Le grand complot" ou "Jacob seul", s'inscrivent dans l'histoire, la vie et l'intériorité des êtres. Le réalisme rejoint toujours le symbolisme et l'allégorie, le poids des idées contraste également avec la finesse du libellé. Un besoin existentiel pour l'écrivain est de se situer dans le temps et dans l'espace en tant que Wallon et par rapport au monde. (Fort de son identité wallonne, Jean Louvet signe en 1983, avec d'autres, "le manifeste pour la culture wallonne"). Ayant la sensation d'être porteur de l'histoire, il dit n'avoir jamais osé cesser d'écrire. La nature présente dans son écriture, dans le choix de ses métaphores, apparaît comme un fond organique. Les sens en émoi, Jean Louvet s'émerveille et ne se résigne jamais car, pour lui, la vie est un atout formidable. L'assurance de savoir ses écrits livrés à jamais à la prospérité constitue pour lui un grand soulagement à toute angoisse existentielle.

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